La COMBE DE SAVOIE – Site 18

Les Abymes de Myans

Le 24 novembre 1248, une partie de la falaise du Mont Granier s’effondre entrainant dans sa chute un effroyable glissement de terrain : un demi‐milliard de m3 de rocs et de boue recouvre 32 km2 de la vallée.
16 localités sont détruites et l’on dénombre plusieurs milliers de victimes. C’est la plus grande catastrophe naturelle du Moyen‐âge.
Dans ce « no man’s land » s’établira la frontière entre la Savoie et le Dauphiné, donnant lieu à de nombreuses contrebandes (sel, tabac, vins,…), à de nombreuses invasions et batailles et à la création en 1301 par Amédée V d’une ville nouvelle fortifiée « Les Marches ». Le comte de Savoie y développera la vigne. Le secteur est aujourd’hui le premier terroir viticole de Savoie et le berceau du cépage Jacquère.
Le sanctuaire. Selon la légende, le lieu, protégé de l’éboulement du Granier par l’action de la Vierge, attira la ferveur populaire. Édifié au XV^ème siècle et plusieurs fois restauré, il est formé de deux lieux de culte superposés. Les nombreux pèlerins qui s’y arrêtent peuvent en effet, en entrant dans le sanctuaire, contempler du premier regard deux églises superposées. C’est une configuration rare et atypique. La partie basse ou crypte abrite la statue miraculeuse de la Vierge Noire trônant avec l’enfant Jésus, tandis que l’église supérieure était dévolue aux Franciscains qui ont servi le sanctuaire jusqu’à la Révolution.
Myans est devenu un important lieu de pèlerinage marial. Après la translation du Saint‐Suaire à Turin, et à partir de 1588, Myans devint le lieu de pèlerinage des Chambériens, notamment pour se protéger des graves épidémies de peste (comme en 1630). Aujourd’hui 80 000 pèlerins de tous pays viennent chaque année au sanctuaire.